polmarcom2.jpg (12647 octets) L'eutrophisation

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 L'eutrophisation est une fertilisation excessive des eaux dûe à un apport massif de composés azotés et phosphorés provenant de l'activité agricole et des rejets domestiques et industriels. Ces composés favorisent le développement des micro-algues (phytoplanctons) et des macro-algues qui constitue le premier maillon de la quasi-totalité des chaînes alimentaires maritimes.

L'eutrophisation induit un dysfonctionnement de l'écosystème. En rade de Brest, les données du RNO montrent que les apports en azote ont été multipliés par deux depuis 1975 et par quatre depuis 1950, ainsi certaines baies Bretonnes sont recouvertes d'une couche dense d'algues vertes dès l'apparition de conditions favorables d'ensoleillement à la production primaire. Les apports locaux de sels nutritifs d' origines agricoles sont directement responsables de ces marées vertes dans des zones hydrodynamiques particulières et ne permettent pas la dispersion rapide de ces apports avec les eaux du large.

 A titre d'exemple, cela vaut la peine d'étudier les mers qui bordent les cotes Italiennes . On dénombre 644 communes le long des 7 200 km de rivages de la péninsule comptant une population totale de 16 millions d'habitants . Pendant la saison touristique, elle augmente à 50 millions d'êtres.  De plus, 130 milles unités industrielles inégalement réparties sont implantées dans ces mêmes communes et produisent une quantité de matériaux polluants équivalant à celle que rejetterait 30 millions d'habitants supplémentaires. Il existe en plus 137 ports faisant transiter 200 millions de fret et 20 millions de passagers. On peut donc estimer que les eaux qui baignent les côtes Italiennes reçoivent chaque année une pollution équivalent à celle déversée par une population de 120 millions d'habitants.

On a actuellement actualisé les chiffres d'un des polluants : le phosphore provenant de résidus métaboliques (28%); détergents (33%); installation d'élevages (13%); excès d'engrais agricoles (18%) et d’industrie (6%). Une fois parvenu dans l'eau, le phosphore y exerce l'action pour laquelle il est utilisé dans l'agriculture, c'est à dire comme un fertilisant. Les eaux ainsi engraissées deviennent malheureusement eutrophiques : elle produisent une quantité anormale de micro-algues qui vivantes ou mortes produisent différents type d'effets nocifs.  La conséquence principale de cette prolifération est qu'elle consomme tout l'oxygène disponible dans l'eau . Une fois mortes posées sur le fond, ces algues ont encore besoin de beaucoup d'oxygène pour leur décomposition.  Celle-ci est soustraite massivement à l'eau, ce qui entraîne l'asphyxie de nombreuses espèces végétales et animales.

 L'eutrophisation est également responsable des marées rouges qui correspond à une prolifération massive de micro-algues jusqu'à des concentrations de plusieurs millions de cellules par litre d'eau conduit à une coloration de l'eau de mer.  Ce phénomène est souvent naturel, mais est favorisé et amplifié par l'apport d'élément nutritifs dans le milieu.

L'eutrophisation débute donc par une prolifération anormale de certaine algues et se termine par l'asphyxie et la destruction de l'ensemble de l'écosystème. Je voudrais dire un mot sur ce que j'estime être un véritable scandale.  C'est l'affaire du phosphate et de la manipulation de la science qui est responsable aujourd'hui d'une partie de l'eutrophisation de nos mers . La querelle sur le rôle du phosphate dans la dégradation de l'eau dure depuis plus de quarante ans. Appuyé par certains scientifiques peu scrupuleux,  son rôle dans l'eutrophisation des mers et de plans d'eaux en général a subi beaucoup de controverses et de manipulations.

 La fin de notre siècle éclate la guerre des phosphates sur le plan écologique.  A la fin de la seconde guerre mondiale, il a été établi de façon irréfutable que c'est bien le phosphore et non l'azote qui est responsable de l'excès d'algues. On en concluait donc qu'il fallait de-phosphater les effluents. Les lessiviers se mirent alors à chercher des produits de substitution aux tpp. Mais les industriels du phosphore se sentirent menacés et énoncèrent plusieurs arguments pour sauver leur activité. Ils avancèrent alors le sort de leurs employés, mais cet argument social ne donnant rien, ils recoururent à l'argument sanitaire. Ils attaquèrent le produit de substitution lme plus crédible : le NTA . Il fut accusé d'être un produit cancérigène, sans jamais en avoir apporté la preuve, mais ceci a suffit à le condamner. Il faut savoir que le phosphore est un produit très toxique et que son excès dans l'alimentation provoque l'ostéoporose, ce qui n'a jamais été retenu contre lui. Par la suite, l'argument sanitaire ne servant plus guère, le combat se déplaça alors sur le terrain de l'environnement. Il s’agissait alors de discréditer le phosphore dans les causes de l'eutrophisation.  Il annonça alors avec l'aide de certains "scientifiques" que le phosphate limite la croissance alguale et que le premier responsable de l'eutrophisation était le carbone. Mais certains scientifiques, après cette annonce, menèrent des expériences en vraie grandeur sur des lacs (dont le célèbre lac 226), et conclurent qu'il fallait traquer le phosphore. Mais en 1980, Rhône Poulenc voyant d'un mauvais oeil l'arrivée des lessives sans phosphate, accusa cette fois-ci l'azote comme le premier responsable de l'eutrophisation. Démarche qui a eu pour conséquence de mettre la confusion dans les esprits sur le rôle respectif de l'azote, du carbone et du phosphore dans l'eutrophisation. Enfin, en 1993, pour vendre à la fois des tpp et des produits de substitution, il a fallu innocenter les phosphates tout en prônant leur élimination dans les stations d'épuration; sommet d'incohérences pour un maximum de profits ... sous couvert de controverses scientifiques !!!





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Lettre.gif (4085 octets) - créé le 12/04/2000